Voici quelques nouvelles récentes des prisonniers politiques kanak en France. Nous en profitons pour vous donner des nouvelles de la campagne financière de soutien et de son utilisation.
• Les prisonniers enfin libérés et autorisés à rentrer au pays ?
Suite à la libération de tous les prisonniers politique kanak de la CCAT, seule Frédérique Muliawa était rentrée au pays courant juin et nous avons aidé à son retour sur les fonds collectés. Sinon, ils sont toujours six en France, avec des difficultés financières importantes. Nous avons continué à leur verser les 150 € mensuels, fait cela est loin de suffire pour se nourrir et se loger et faire face aux dépenses minimales.
Le 24 septembre 2025, leur contrôle judiciaire a été assoupli et ils ont le droit de rentrer. Mais le parquet a fait appel. Il faut donc attendre le résultat de l’appel. En Nouvelle-Calédonie, les anti-indépendantistes avec un collectif citoyen contre le retour de Christian Tein ont lancé une pétition. Les réactions des loyalistes sont violentes. Backès sur facebook, furieuse, écrit : « On enferme Sarkozy pour “risque de troubles à l’ordre public” mais on ramène Tein en NC. Mais bien sûr… tout ça est parfaitement logique ! Pas de doute, tout va bien dans le système judiciaire Français ! ». Pour Metzdorf, « Christian Tein c’est un traumatisme. ». Ou encore Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement au Congrès : « En assouplissant le contrôle judiciaire de Christian Tein, et en lui permettant de revenir ici, libre, les juges mesurent-ils le retentissement en Nouvelle-Calédonie d’une telle décision ? C’est pour moi remettre un pyromane sur une terre brûlée, alors que nous tentons de panser les plaies et de reconstruire les liens brisés ! ». Toujours dans la finesse…
La nécessité de continuer à les soutenir financièrement demeure. L’une est déjà rentrée au pays et nous avons aidé au billet de retour (800 €, soit la moitié). Ce sera le cas pour les autres quand ils seront enfin autorisés à rentrer car la justice ne paye pas leur billet. Jusque là, nous continuons également à leur verser mensuellement 150 euros pour les aider à vivre en France.
La collecte lancée par l’AISDPK s’adresse aux prisonniers politiques déportés en France pour :
- Une aide aux 6 militants qui sont toujours en France.
- La poursuite de notre participation au financement des frais de la défense.
Leur défense entre Nouméa et Paris est très couteuse. Les procédures à Nouméa, la Cassation, la Cour Européenne, les Nations Unies, la suite de la procédure pour les mis en examen. À raison de deux avocats par prévenu plus les avocats à la Cour de Cassation ». Toute aide, quel que soit son montant, sera donc des plus utiles.
Le 15 septembre, Christian Tein a été auditionné par la commission des lois du Sénat où il a rappelé que le FLNKS n’a pas signé l’accord :
« Je veux être parfaitement clair devant vous : le FLNKS n’a pas signé d’accord de Bougival, car il n’existe pas. Nos délégués ont seulement paraphé un projet d’accord, sous réserve expresse qu’il soit validé par nos instances, c’est-à-dire par le peuple que nous représentons. Cette validation n’a jamais eu lieu d’une part et d’autre part, la délégation du FLNKS n’avait aucun mandat pour signer quoi que ce soit, d’où leur éviction de la nouvelle équipe de discussions. Nous avons été dupés par une présentation publique laissant croire que notre mouvement avait donné son accord définitif. Accepter ce report reviendrait à maintenir en place des institutions en fin de mandat, dont certaines composantes ne sont plus représentatives, afin qu’elles entérinent un texte que nous rejetons. » (extrait de son audition)
• Point sur l’utilisation de la cagnotte et des dons reçus pour les prisonniers
Concernant les finances de l’AISDPK et des dons récoltés pour le soutien aux prisonniers politiques incarcérés ou en liberté provisoire en France, au 30 septembre 2025, nous disposons sur nos comptes au total de 7 245,19 €.
Les dons directs mensuels sur notre compte bancaire avoisinent les 130 €, avec des virements exceptionnels : 1 000 € en provenance de l’Australie ; 725 € récoltés lors d’une manifestation de Kanéka ; 700 € du comité de Strasbourg ; 130 € lors d’une participation à une rencontre sur la décolonisation en Corse, à Marignana, avec José Bové et Isabelle Leblic.
Depuis notre dernière lettre de juin, les dons sur la cagnotte caisse de solidarité helloasso pour les prisonniers et les frais de défense pour le soutien aux prisonniers, stagnent alors que les besoins sont finalement plus important car il serait souhaitable que nous puissions augmenter le soutien mensuel à chacun des six toujours en France. Nous en sommes aujourd’hui à 15853,6 € avec 177 contributeurs.
Nous avons donc continué les versements mensuels aux six prisonniers politiques aujourd’hui libérés en France, à hauteur de 150 € par mois, avec deux aides ponctuelles de 300 € à deux d’entre eux pour faire face à des urgences.
Les auditions continuent avec les juges parisiens et le chemin risque d’être encore long ; les dons sont donc plus que jamais nécessaires.
• Point sur les actions
Chacun d’entre nous continue à participer aux réunions publiques qui se tiennent dans toute la France. Par exemple, dernièrement, les interventions de Mehdi Lallaoui, co-président de l’AISDPK :
– Même format pour Biarritz et Marseille en septembre, Toulon en octobre avec la projection du film Kanaky-Nouvelle-Calédonie. La trajectoire (interrompue) du Caillou de Mehdi Lallaoui en présence du réalisateur (nous vous tiendrons informés).
– Isabelle Leblic (et Mehdi Lallaoui qui n’a pu se déplacer pour cause de covid) étaient invités à Marignana en Corse par l’association Scopre aux rencontres Scontri per dumane sur Une décolonisation inachevée ? (26-28 septembre 2025) avec la projection du film Kanaky-Nouvelle-Calédonie. La trajectoire (interrompue) du Caillou de Mehdi Lallaoui, suivi d’un débat avec François Alfonsi, Maire d’Osani et ancien député européen, José Bové,paysan syndicaliste et ancien député européen et Isabelle Leblic qui a par ailleurs fait une conférence sur la décolonisation confisquée en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
Côté des militants kanak, entre autres, Dimitri était aux journées de Corte les 2 et 3 août et en Catalogne pour la fête nationale du 9 au 11 septembre ; Christian Tein était fin août à l’université d’été des écologistes à Strasbourg puis à celle du NPA à Port Lecate où a été diffusé une nouvelle fois le documentaire Kanaky-Nouvelle-Calédonie. La trajectoire (interrompu) du Caillou. Christian était aussi à la fête de l’Huma…
Votre soutien financier est toujours nécessaire pour aider les camarades kanak retenus en France. Tant que tous ne seront pas rentrés en Kanaky et lavés de tout soupçon, notre combat continue.
Vous pouvez aussi adhérer à l’AISDPK pour suivre nos actions et y participer.