Nous avons reçu quelques nouvelles de Me Roux quant aux prisonniers politiques kanak en France. Nous en profitons pour vous donner des nouvelles de la campagne financière de soutien et de son utilisation.

Point sur l’utilisation de la cagnotte et des dons reçus pour les prisonniers
Les prisonniers kanak exilés dans les prisons françaises ont besoin d’aide matérielle pour la vie en prison et pour leur défense. Rappel : Onze Kanak de la CCAT sont mis en examen dont sept exilés à 17 000 km de chez eux, cinq dans des prisons françaises et 2 à résidence avec bracelets électroniques en France. Notre rôle est donc aujourd’hui comme hier de participer à leur soutien matériel et aux frais d’avocats. Leur défense entre Nouméa et Paris est très couteuse et leurs besoins en prison loin de chez eux nécessitent notre soutien, en tant qu’anticolonialistes et défenseurs des droits du peuple kanak à s’autodéterminer. La collecte lancée par l’AISDPK s’adresse de façon prioritaire aux prisonniers politiques déportés en France pour :
Aider aux frais de cantines pour les cinq prisonniers incarcérés et une aide aux deux militantes qui sont à résidence. Participer au financement des frais de la défense coordonnée par Me François Roux Au 2 janvier 2025, nous avons enregistré dans cette caisse de solidarité helloasso pour les prisonniers et les frais de défense la somme de 7 295 € avec 98 contributeurs, plus 1 000 € versé directement sur notre compte pour les frais de défense.Nous avons également reçu en virements directs sur notre compte pour les prisonniers politiques 4 140 €. Nous avons pour l’instant contribué à hauteur de 6 988 € aux frais de la défense et avons viré à chacun des prisonniers 400 €, soit 2 800 €. Il nous faut pouvoir durer sur le long terme et les dons sont de plus en plus nécessaires.
Caisse Helloasso
Par ailleurs, signez et faites signer la pétition que nous avons lancée : 
« NON à la justice coloniale et à la répression en Kanaky/Nouvelle-Calédonie »
Signer et faites signer
Nous avons aujourd’hui 5 567 signatures. Pourrait-on atteindre les 10 000 ?

Nouvelles des prisonniers et des contrôles judiciaires (par Me François ROUX, 6 janvier 2025)
Il y a toujours cinq Indépendantistes kanak détenus dans les prisons hexagonales (Mulhouse, Villefranche sur Saône, Nevers, Bourges et Blois) et deux « mamans » sous contrôle judiciaire en métropole avec interdiction de quitter leur département d’assignation (Puy-de-Dôme et Hérault).

Les visites aux prisonniers et assignées en métropole se poursuivent afin de leur permettre :
Un suivi du dossier et des actes judiciaires en cours et à venir.De garder, malgré l’enfermement isolé, la conscience de la cohésion du traitement du dossier par l’ensemble des défenseurs. De se préparer aux comparutions lors des audiences. De prendre en compte et de corriger, lorsque c’est possible, les conditions de détention et de vie quotidienne en détention, notamment en interpelant les responsables de l’administration pénitentiaire, et cela en lien avec la contrôleuse des lieux de détention que nous avons saisie. D’obtenir l’assouplissement des modalités de contrôle judiciaire pour les mamans. De maintenir le moral en rappelant chaque fois qu’ils sont des prisonniers politiques et que leurs incarcérations/assignations, par elles-mêmes, continuent leur combat.Les visites sont aussi le lieu de rencontres avec les familles, les visiteurs habilités des prisonniers et les comités locaux de soutien. C’est aussi l’occasion d’informations publiques à leurs initiatives. Les films suivants ont ainsi été présentés :
– Waan Yaat – Sur une terre de la République française, de Dorothée Tromparent et Emmanuel Desbouiges (voir https://www.caledonia.nc/actualite/waan-yaat-sur-une-terre-de-la-republique-francaise).
-Nouvelle-Calédonie, l’invraisemblable verdict, d’Olivier Pighetti, France TV : La case du siècle.
– Éloi Machoro « Itinéraire d’un combattant », d’Éric Beauducel, France TV (https://www.france.tv/la1ere/nouvelle-caledonie/itineraires/5705328-emission-du-mardi-20-fevrier-2024.html disponible jusqu’au 19/02/2025).
– Guillaume Vama, Ma terre, ma passion, pour un avenir avec la nature,  Calédonia : Bienvenue dans la Bande (https://www.youtube.com/watch?v=fwuOTLjzD3M).

Les actes judiciaires eux aussi se poursuivent :
La demande de dépaysement du dossier en métropole pour sortir des tensions de Nouméa est toujours en cours. Dépôt de demandes de mise en liberté. Elles ont permis à ce jour la remise en liberté de Joël Tjibaou et devrait, nous l’espérons, ouvrir la voie à d’autres mises en liberté. Si les juges de première instance évoluent favorablement et ont accordé d’autres remises en liberté, leurs décisions ont fait systématiquement l’objet d’appel offensif du Procureur et les Juges ont été désavoués par les juridictions d’appel. Mais nous avançons et continuons à dénoncer juridiquement l’utilisation disproportionnée de la détention provisoire. Nous n’acceptons pas cette situation et le faisons savoir. Les plaidoiries très argumentées en droit, de l’ensemble de la Défense, les voix des détenus entendus en visio lors des audiences, ne sont pas encore entendues par les juridictions de second degré mais le combat continue dans les prétoires et par les écritures et mémoires déposés ! Au-delà de nos enjeux franco-français, nous attirons également l’attention des instances internationales sur les agissements de la France au regard du Droit international et particulièrement en matière de décolonisation.
Saisine de la Cour Européenne des Droits de l’Homme en cours.Le comité des Droits de l’Homme des Nations unies a manifesté « ses préoccupations » ( terme diplomatique) quant au déploiement policier en Nouvelle-Calédonie, à la déportation des prisonniers en France métropolitaine et au maintien des prisonniers en détention provisoire. Une première victoire.Victoire que nous entendons reconduire devant le Comité Torture et traitements inhumains et dégradants des Nations unies sur les conditions de transfert en France. Un procès en diffamation contre Sonia Backès a été introduit au nom de Christian Tein qu’elle a qualifié de « Chef des Terroristes ». Le 21 janvier à 13 h 30 se tiendra à Paris une audience de procédure, dans laquelle le fond ne sera pas encore abordé et qui fixera un calendrier… À suivre donc. Nous sommes également en lien avec les parlementaires qui effectuent des visites régulières aux prisonniers, déposent des questions au gouvernement, sensibilisent les 2 assemblées (soirée d’information). Chaque fois que cela est possible et pertinent nous communiquons sur le terrain et à la presse mais la situation particulière de la phase d’instruction du dossier dans laquelle nous sommes est confidentielle et ne nous permet pas de développer publiquement nos arguments, ce temps viendra ! Avec l’ensemble des avocats nous restons mobilisés à Nouméa et en métropole !

  

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