Pour soutenir les prisonniers politiques, aucune tache n’est trop petite, aucune tache n’est trop importante. Les prisonniers ont besoin d’un soutien régulier qui leur permette de conserver détermination, moral et volonté, malgré les conditions de détention difficiles qu’ils subissent.

Cette aide régulière qui leur est indispensable c’est tout d’abord et simplement l’envoi de courrier. Cela peut aussi être l’obtention d’un droit de visite ou l’envoi d’argent pour cantiner (voir ici).

Depuis le 12 mai, l’État français mène une politique de criminalisation de l’action politique kanak. Il y eu 10 morts, 1 260 gardes à vue, 210 déferrements, 93 incarcérations, plus de 340 interpellations en justice, et plus de 260 mesures de travail alternatif. Et les interpellations continuent.

Onze responsables de la CCAT ont été arrêtés et incarcérés. Sept d’entre eux, deux femmes et cinq hommes, viennent de passer devant la justice calédonienne et ont été immédiatement déportés vers les prisons françaises. Afin de les isoler, l’État français a dispersé ces sept militants aux quatre coins de la France, à 17 000 kilomètres de leur famille. Cette déportation est contraire aux droits démocratiques garantis par la convention européenne des droits de l’Homme.

Le 5 juillet, la cour d’appel de Nouméa a ordonné le maintien en détention des cinq hommes, et le placement sous bracelet électronique et l’assignation en résidence en métropole des deux femmes. Vous trouverez ci-dessous les coordonnées de Messieurs QENEGEI Dimitri, TEIN Christian, UNË Steve Walai, VAMA Guillaume et WAETHEANE Yewa.

Dès que les conditions seront connues, nous communiquerons les moyens de soutenir Mesdames MULIAVA Frédérique et WANABO IPEZE Brenda.

Aidons les à briser l’isolement !

ÉCRIRE AUX PRISONNIERS

Le droit de correspondre avec des personnes extérieures est reconnu à toutes les personnes détenues, sous réserve des restrictions qui peuvent être prononcées par l’autorité judiciaire s’agissant des prévenus. Toutes les personnes détenues (qu’elles soient mineures ou majeures, prévenues ou condamnées) peuvent écrire et recevoir des lettres de « toute personne de leur choix », y compris d’une autre personne détenue, et ce, sans limitation quant à la longueur des écrits (nombre de pages) ou à la fréquence des lettres.

Toutes les personnes détenues, lorsqu’elles arrivent en détention, reçoivent ainsi un « kit correspondance » comportant des timbres, du papier à lettre, enveloppe et stylo. Par la suite, elles ont la possibilité de se procurer le nécessaire à écrire auprès du service de la cantine de l’établissement, soit se le faire apporter par leurs proches.

L’envoi de timbres (sans que leur nombre soit a priori limité), de photographies, de dessins ou d’images à caractère familial est toutefois possible. Il en va de même s’agissant de photocopies d’articles de presse, même s’ils ne concernent pas spécifiquement et exclusivement le destinataire, sauf lorsqu’ils proviennent de journaux ayant fait l’objet d’une saisie dans les trois derniers mois ou s’ils contiennent des menaces précises contre la sécurité des personnes ou des établissements. Des photocopies à caractère documentaire et qui concernent l’intéressé (diplômes, documents scolaires…) sont également possibles.

L’envoi d’argent par courrier, sous quelque forme que cela soit, est strictement interdit.

DROIT DE VISITE

Une personne incarcérée a droit au maintien de ses liens familiaux. Le fait de recevoir des visites de personnes extérieures à la prison lui permet de bénéficier de ce droit.

Pour les détenus provisoires

La personne détenue est en droit de recevoir des visites, au moins 3 fois par semaine.

Toutefois, le juge d’instruction, auprès de qui formuler la demande, peut prendre à son encontre une mesure d’interdiction de communiquer avec l’extérieur. Dans ce cas, les visites sont interdites, même pour la famille, mais il y a une exception pour l’avocat qui peut continuer à rencontrer le détenu.

Toute personne rendant visite à un détenu doit obtenir un permis de visite. Pour l’obtenir, il convient de remplir le formulaire cerfa n°13960*02.

Pour les détenus condamnés :

Toute personne condamnée a le droit de recevoir des visites :
– de sa famille au sens large (époux ou concubin, enfants, parents, frères et sœurs, etc…),
– ou de son tuteur,
au moins une fois par semaine.

D’autres visites peuvent être autorisées si elles paraissent contribuer à sa réinsertion. Par exemple, un visiteur de prison, des amis ou des personnes qui soutiennent la personne détenue.

Toute personne rendant visite à un détenu doit obtenir un permis de visite. La demande de permis de visite peut être faite en ligne ou par écrit. La demande peut se faire en ligne pour certains établissements pénitentiaires, et par courrier pour tous les établissements.

ENVOYER DE L’ARGENT AUX PRISONNIERS

La personne détenue peut recevoir en prison de l’argent de ses proches. L’envoi doit se faire par virement bancaire ou par mandat postal par les proches ayant un droit de visite ou par les proches autorisés par le directeur de la prison. Le montant maximum des virements autorisés par prisonnier est de 360 € par mois.

Si vous souhaitez envoyer un virement, vous devez posséder préalablement les éléments suivants :  
– RIB de l’établissement pénitentiaire (à demander à la régie des comptes nominatifs de la prison) ;
– Le numéro d’écrou ;
– L’identité du prisonnier (nom et prénom).

Le proche qui fait le virement doit indiquer dans la zone « facultative » ou « libre » du virement le motif de l’envoi.

Le virement sera rejeté par l’administration pénitentiaire s’il manque certaines des informations indiquées ci-dessus, ou s’il elles sont incomplètes, illisibles ou fausses. En cas de rejet, le virement est renvoyé à celui qui l’a fait.

Pour tout complément d’information, vous pouvez contacter la régie des comptes nominatifs de la prison.

Plus d’informations sont accessibles sur les deux sites présentés ci-dessous :

service-public.fr
Observatoire International des Prisons

ÉCRIRE AUX PRISONNIERS
(au 2 juillet 2024)

Monsieur QENEGEI Dimitri
N° d’écrou 37880
Centre pénitentiaire de Villefranche-sur-Saône
147-299 Rue Lavoisier
69400 Villefranche-sur-Saône

Monsieur TEIN Christian dit Bichou
N° d’écrou 5106
Centre pénitentiaire de Mulhouse Lutterbach
Allée du Chêne
RD 20
68460 Lutterbach

Monsieur UNË Steve Walai
N° d’écrou 21480
Maison d’arrêt de Blois
25 rue Marcel Paul
41016 Blois cedex

Monsieur VAMA Guillaume
N° d’écrou 23107
Maison d’arrêt de Bourges
1 route Médiane
18014 Bourges cedex

Monsieur WAETHEANE Yewa
N° d’écrou 22121
Maison d’arrêt de Nevers
13 bis Paul-Vaillant Couturier B.82
58020 Nevers Cedex